Carnets de voyage

Habiter à Pékin, c'est une bonne raison pour en partir. Et là, on se rend compte que la Chine, c'est grand. En gros, ça fait l'Europe - bon, sans la Turquie...

Alors en vous imaginant un Chinois basé un an à Paris et curieux d'Europe... il y a de quoi être perplexe ! Rien qu'en région parisienne, il y a suffisamment à voir pour occuper les week-ends et congés d'une année entière. Que faire?

Ma réponse a été de faire le point sur ce que je cherchais: toucher à ce qui fait le coeur de la Chine, pour un peu la comprendre. Et j'en ai déduit trois points de l'identité chinoise, que j'ai associés chacun à un type de voyage:
- la Chine urbaine: je la découvre à Pékin, dans mon voyage quotidien
- la Chine des topos: pour saisir comment les Chinois se représentent la Chine, il faut voir ce qu'ils vont voir quand ils sont eux-mêmes en voyage. L'équivalent d'aller aux arènes de Nîmes ou à la cathédrale de Chartres: les grands lieux mythiques de l'imaginaire chinois.
- la Chine de côté: celle (laissée-pour-compte?) que l'influence de l'Occident ni le rouleau du Parti n'ont encore "harmonisée". A côté des villes chinoises et des topos chinois, qui se répètent, reste à voir un peu d'altérité, à chercher de l'authenticité dans tout ce fatras.

Ainsi, j'ai commencé par écumer les rues de Pékin, les oreilles et les yeux grand ouverts. C'est mon premier voyage.

Puis, en quête des lieux identitaires chinois et de leur aura qui fascine et saisit, je suis allé, et bien voyons:  faire l'ascension de la Grande Muraille, goûter la modernité de Shanghai, voir les Soldats de terre-cuite à Xi'an; passer un week-end au "paradis sur terre" à Hangzhou et Suzhou.

Afficher Points de Chine sur une carte plus grande

Enfin, je suis, comme on dit vulgairement, sorti des sentiers battus, et parti loin des bières frappées (je n'aime pas la violence). Pour cela, et comme je l'explique dans "Pourquoi le Guizhou", j'ai bêtement pris le complémentaire des coins baratinés dans les guides, et j'ai planté une punaise où ça semblait beau. Au prix d'une bonne centaine d'heures de car, j'ai eu ce que voulais. Et du coup j'en veux plus !

Dans cet esprit, j'ai donc traversé les régions "de minorités, de collines et de rizières", selon la phraséologie consacrée, du Sud-Est du Guizhou et du Nord-Ouest du Guangxi (Carnets d'un voyage dans le Guizhou et le Guangxi).


Afficher Itinéraire de Guiyang à Guilin sur une carte plus grande


Quand mon père est venu en Chine, j'ai également essayé de lui en montrer plusieurs visages (de la Chine, précisons), aussi prenants et variés que possible; nous avons donc traversé le Yunnan d'une diagonale Sud-Ouest - Nord, en commençant par la jungle birmane, en poursuivant par des collines de paix, jusqu'aux contreforts de l'Himalaya (Deux pékins dans le Yunnan).


Afficher Deux pékins dans le Yunnan sur une carte plus grande

Enfin, le plus beau voyage, c'est quand même celui qu'on n'a pas encore fait. Alors, je rêve d'ascensions folles dans la (fameuse !) vallée de la Nujiang, de la ferveur d'un T*b*t plus blanc que blanc (dans l'Ouest du Sichuan), de partir avec mes collègues chinoises dans le Sud du Gansu, de me noyer dans les brumes des Montagnes jaunes, de traverser la solitude du désert du Xinjiang, et enfin de me poser sur mon sofa avec un bon bouquin.

Parce que quand même, l'aventure aussi a droit aux trente-cinq heures.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire