jeudi 28 janvier 2010

Pékin s'éveille, mais pas moi

Pékin l'dimanche matin, avant qu'le jour ne s'lève,
C'est pas moi qui l'verrai, sauf si l'sommeil fait grève.

Pas d'traffic, pas d'boucan, tu enlèves les boules Quies
Et tu t'mêles aux vélos à petite vitesse.

Les restaus porte close sur Dongzhimen Dajie,
Leurs alpagueurs oisifs se cachent pour t'épier.

Des couples à l'air enjoué se disent des blagues sympas;
Toi t'aimerais rire aussi, mais elles sont en Chinois.

Des mères avec leurs filles ont mis leurs impers hype,
Elles s'échangent des conseils sur les mecs et les fripes.

Leurs hommes rigolent en grappes et se tapent sur la manche,
Ils sortent voir un coup parce que bon, c'est dimanche.

Et moi, et moi, et moi? Il y a assez d'Chinois
De sortie par ce froid pour que je reste chez moi.

Pékin s'éveille, mais pas moi

Pékin l'dimanche matin, avant qu'le jour ne s'lève,
C'est pas moi qui l'verrai, sauf si l'sommeil fait grève.

Pas d'traffic, pas d'boucan, tu enlèves les boules Quies
Et tu t'mêles aux vélos à petite vitesse.

Les restaus porte close sur Dongzhimen Dajie,
Leurs alpagueurs oisifs se cachent pour t'épier.

Des couples à l'air enjoué se disent des blagues sympas;
Toi t'aimerais rire aussi, mais elles sont en Chinois.

Des mères avec leurs filles ont mis leurs impers hype,
Elles s'échangent des conseils sur les mecs et les fripes.

Leurs hommes rigolent en grappes et se tapent sur la manche,
Ils sortent voir un coup parce que bon, c'est dimanche.

Et moi, et moi, et moi? Il y a assez d'Chinois
De sortie par ce froid pour que je reste chez moi.

Pékin s'éveille, mais pas moi

Pékin l'dimanche matin, avant qu'le jour ne s'lève,
C'est pas moi qui l'verrai, sauf si l'sommeil fait grève.

Pas d'traffic, pas d'boucan, tu enlèves les boules Quies
Et tu t'mêles aux vélos à petite vitesse.

Les restaus porte close sur Dongzhimen Dajie,
Leurs alpagueurs oisifs se cachent pour t'épier.

Des couples à l'air enjoué se disent des blagues sympas;
Toi t'aimerais rire aussi, mais elles sont en Chinois.

Des mères avec leurs filles ont mis leurs impers hype,
Elles s'échangent des conseils sur les mecs et les fripes.

Leurs hommes rigolent en grappes et se tapent sur la manche,
Ils sortent voir un coup parce que bon, c'est dimanche.

Et moi, et moi, et moi? Il y a assez d'Chinois
De sortie par ce froid pour que je reste chez moi.

lundi 25 janvier 2010

Pour une godille avec toi

Samedi dernier, on se prend pour des Lyonnais, des gens pour qui le ski est un peu comme un balade à Fontainebleau, avec le Mont-Blanc remplaçant l'ombre de Napoléon. Réservation express, à 8h30 la navette part pour Nanshan, à 10h on pourrait se dire au pied des pistes si seulement on voyait dans quelle direction il faut regarder. On se retrouve là:

La location du matériel se fait à la chinoise, c'est-à-dire dans un vrai souci de concurrence à un seul acteur. Skis, forfait, combinaison, lunettes se louent au même guichet pour un prix presque forfaitaire. Dans un grand hall, on perçoit l'ensemble, préréglé, prêt à skier.

Pour ceux qui veulent plus de six pistes, qu'ils se souviennent du brouillard alpin et qu'ils soupirent:
D'en haut (si je puis dire...), on plonge sur la ville qui bourgeonne de nouveaux immeubles. Toutes les montagnes alentour sont vierges de neige et s'étagent en écrans jusqu'à l'horizon.
La neige qui couvre la station de ski a-t-elle été ramenée à la pelle par de courageux employés municipaux? En effet, pas de canon par chez nous.

Cette impression de facilité est étonnante: dans l'espace d'une journée, tout est mis en oeuvre dans ce beau pays pour un loisir démocratique et universel. Et n'oublions pas, au sommet de la station, la pagode de rigueur.

Pour une godille avec toi

Samedi dernier, on se prend pour des Lyonnais, des gens pour qui le ski est un peu comme un balade à Fontainebleau, avec le Mont-Blanc remplaçant l'ombre de Napoléon. Réservation express, à 8h30 la navette part pour Nanshan, à 10h on pourrait se dire au pied des pistes si seulement on voyait dans quelle direction il faut regarder. On se retrouve là:

La location du matériel se fait à la chinoise, c'est-à-dire dans un vrai souci de concurrence à un seul acteur. Skis, forfait, combinaison, lunettes se louent au même guichet pour un prix presque forfaitaire. Dans un grand hall, on perçoit l'ensemble, préréglé, prêt à skier.

Pour ceux qui veulent plus de six pistes, qu'ils se souviennent du brouillard alpin et qu'ils soupirent:
D'en haut (si je puis dire...), on plonge sur la ville qui bourgeonne de nouveaux immeubles. Toutes les montagnes alentour sont vierges de neige et s'étagent en écrans jusqu'à l'horizon.
La neige qui couvre la station de ski a-t-elle été ramenée à la pelle par de courageux employés municipaux? En effet, pas de canon par chez nous.

Cette impression de facilité est étonnante: dans l'espace d'une journée, tout est mis en oeuvre dans ce beau pays pour un loisir démocratique et universel. Et n'oublions pas, au sommet de la station, la pagode de rigueur.

Pour une godille avec toi

Samedi dernier, on se prend pour des Lyonnais, des gens pour qui le ski est un peu comme un balade à Fontainebleau, avec le Mont-Blanc remplaçant l'ombre de Napoléon. Réservation express, à 8h30 la navette part pour Nanshan, à 10h on pourrait se dire au pied des pistes si seulement on voyait dans quelle direction il faut regarder. On se retrouve là:

La location du matériel se fait à la chinoise, c'est-à-dire dans un vrai souci de concurrence à un seul acteur. Skis, forfait, combinaison, lunettes se louent au même guichet pour un prix presque forfaitaire. Dans un grand hall, on perçoit l'ensemble, préréglé, prêt à skier.

Pour ceux qui veulent plus de six pistes, qu'ils se souviennent du brouillard alpin et qu'ils soupirent:
D'en haut (si je puis dire...), on plonge sur la ville qui bourgeonne de nouveaux immeubles. Toutes les montagnes alentour sont vierges de neige et s'étagent en écrans jusqu'à l'horizon.
La neige qui couvre la station de ski a-t-elle été ramenée à la pelle par de courageux employés municipaux? En effet, pas de canon par chez nous.

Cette impression de facilité est étonnante: dans l'espace d'une journée, tout est mis en oeuvre dans ce beau pays pour un loisir démocratique et universel. Et n'oublions pas, au sommet de la station, la pagode de rigueur.

dimanche 24 janvier 2010

L'extraordinaire destin d'un Breton ordinaire


Loïc Le Bourdonnec, alias Zhang Jinming, a trouvé son bonheur à Pékin.

Il se souvient avec poésie de "l'adieu suprême des mouchoirs", quand il quitta son Saint-Malo natal pour poser ses valises dans le quartier de Chaoyang. Les habitants l'accueillent chaleureusement, et il subit même plusieurs opérations de chirurgie esthétique, afin, dit-il, de "mieux s'intégrer à la communauté".

Il reprend ensuite son ancien métier de crêpier en l'adaptant au goût local: il baptise ses crêpes 灌饼 ("guanbing"): notez l'idéogramme compliqué, qui fait local. Sans changer d'un iota la recette de sa pâte, qui l'a rendu fameux de Ploubalay à Pontorson, il la garnit d'un carré de biscuit croustillant, de quelques feuilles de salade, de sauce soja et d'épices, et l'enroule sur elle-même.

Après quinze ans en Chine, il déclare se sentir presque complètement chinois, même si son "goût prononcé pour l'alcool de pomme" reste l'objet de moqueries amicales.

L'extraordinaire destin d'un Breton ordinaire


Loïc Le Bourdonnec, alias Zhang Jinming, a trouvé son bonheur à Pékin.

Il se souvient avec poésie de "l'adieu suprême des mouchoirs", quand il quitta son Saint-Malo natal pour poser ses valises dans le quartier de Chaoyang. Les habitants l'accueillent chaleureusement, et il subit même plusieurs opérations de chirurgie esthétique, afin, dit-il, de "mieux s'intégrer à la communauté".

Il reprend ensuite son ancien métier de crêpier en l'adaptant au goût local: il baptise ses crêpes 灌饼 ("guanbing"): notez l'idéogramme compliqué, qui fait local. Sans changer d'un iota la recette de sa pâte, qui l'a rendu fameux de Ploubalay à Pontorson, il la garnit d'un carré de biscuit croustillant, de quelques feuilles de salade, de sauce soja et d'épices, et l'enroule sur elle-même.

Après quinze ans en Chine, il déclare se sentir presque complètement chinois, même si son "goût prononcé pour l'alcool de pomme" reste l'objet de moqueries amicales.

L'extraordinaire destin d'un Breton ordinaire


Loïc Le Bourdonnec, alias Zhang Jinming, a trouvé son bonheur à Pékin.

Il se souvient avec poésie de "l'adieu suprême des mouchoirs", quand il quitta son Saint-Malo natal pour poser ses valises dans le quartier de Chaoyang. Les habitants l'accueillent chaleureusement, et il subit même plusieurs opérations de chirurgie esthétique, afin, dit-il, de "mieux s'intégrer à la communauté".

Il reprend ensuite son ancien métier de crêpier en l'adaptant au goût local: il baptise ses crêpes 灌饼 ("guanbing"): notez l'idéogramme compliqué, qui fait local. Sans changer d'un iota la recette de sa pâte, qui l'a rendu fameux de Ploubalay à Pontorson, il la garnit d'un carré de biscuit croustillant, de quelques feuilles de salade, de sauce soja et d'épices, et l'enroule sur elle-même.

Après quinze ans en Chine, il déclare se sentir presque complètement chinois, même si son "goût prononcé pour l'alcool de pomme" reste l'objet de moqueries amicales.

jeudi 21 janvier 2010

Sexe et SMS

Enfin une clarification de l'obscénité ! Ce que ni Sade, ni Catulle Mendès n'ont pu amener dans nos contrées, China Mobile l'a fait. Alléluia ! Ses clients convaincus d'avoir envoyé des SMS obscènes seront suspendus (de forfait téléphonique, on n'est pas des brutes quand même).

Cette belle initiative de moralité est dans la droite ligne des efforts déployés par les autorités chinoises pour venir à bout des SMS "illégaux". A ceux qui jalouseraient les billets doux de Musset et George Sand : "la liberté, comme l'écrit Montesquieu, est le droit de faire ce que les lois permettent", ce qui montre d'une part que la Chine est une démocratie et prohibe d'autre part toute allusion tibétophile, hujintaophobe ou obscène.

Désormais, je conseille donc la plus grande prudence à:
- Bill Clinton, lorsqu'il s'enquiert auprès de la secrétaire d'Hilary de son emploi du temps (celui de sa femme).
- Silvio Berlusconi, s'il vient en Chine enseigner l'italien en dix leçons et en caleçon.

Pour les autres, faites la guerre, pas l'amour. Du moins par SMS.

Sexe et SMS

Enfin une clarification de l'obscénité ! Ce que ni Sade, ni Catulle Mendès n'ont pu amener dans nos contrées, China Mobile l'a fait. Alléluia ! Ses clients convaincus d'avoir envoyé des SMS obscènes seront suspendus (de forfait téléphonique, on n'est pas des brutes quand même).

Cette belle initiative de moralité est dans la droite ligne des efforts déployés par les autorités chinoises pour venir à bout des SMS "illégaux". A ceux qui jalouseraient les billets doux de Musset et George Sand : "la liberté, comme l'écrit Montesquieu, est le droit de faire ce que les lois permettent", ce qui montre d'une part que la Chine est une démocratie et prohibe d'autre part toute allusion tibétophile, hujintaophobe ou obscène.

Désormais, je conseille donc la plus grande prudence à:
- Bill Clinton, lorsqu'il s'enquiert auprès de la secrétaire d'Hilary de son emploi du temps (celui de sa femme).
- Silvio Berlusconi, s'il vient en Chine enseigner l'italien en dix leçons et en caleçon.

Pour les autres, faites la guerre, pas l'amour. Du moins par SMS.

Sexe et SMS

Enfin une clarification de l'obscénité ! Ce que ni Sade, ni Catulle Mendès n'ont pu amener dans nos contrées, China Mobile l'a fait. Alléluia ! Ses clients convaincus d'avoir envoyé des SMS obscènes seront suspendus (de forfait téléphonique, on n'est pas des brutes quand même).

Cette belle initiative de moralité est dans la droite ligne des efforts déployés par les autorités chinoises pour venir à bout des SMS "illégaux". A ceux qui jalouseraient les billets doux de Musset et George Sand : "la liberté, comme l'écrit Montesquieu, est le droit de faire ce que les lois permettent", ce qui montre d'une part que la Chine est une démocratie et prohibe d'autre part toute allusion tibétophile, hujintaophobe ou obscène.

Désormais, je conseille donc la plus grande prudence à:
- Bill Clinton, lorsqu'il s'enquiert auprès de la secrétaire d'Hilary de son emploi du temps (celui de sa femme).
- Silvio Berlusconi, s'il vient en Chine enseigner l'italien en dix leçons et en caleçon.

Pour les autres, faites la guerre, pas l'amour. Du moins par SMS.

mercredi 20 janvier 2010

Pourquoi les Chinois conduisent mal (enfin... il paraît)


Dans 193 Etats au monde, 782 pays, 12687 régions, et même en Corse, le panneau stop s'écrit... stop.

Je vous arrête tout de suite: ne vous attendez pas à ce que la logique cartésienne franchisse les contreforts mongols et himalayens. Soyons plutôt admiratifs de son étanchéité à l'anglais, langue liquide s'il en est.

Enfin, si vous voyez ce panneau de cédez-le-passage, faites comme tout le monde: prenez la priorité, klaxonnez et passez de bonne foi.

Comme la Chine à Copenhague.

Pourquoi les Chinois conduisent mal (enfin... il paraît)


Dans 193 Etats au monde, 782 pays, 12687 régions, et même en Corse, le panneau stop s'écrit... stop.

Je vous arrête tout de suite: ne vous attendez pas à ce que la logique cartésienne franchisse les contreforts mongols et himalayens. Soyons plutôt admiratifs de son étanchéité à l'anglais, langue liquide s'il en est.

Enfin, si vous voyez ce panneau de cédez-le-passage, faites comme tout le monde: prenez la priorité, klaxonnez et passez de bonne foi.

Comme la Chine à Copenhague.

Pourquoi les Chinois conduisent mal (enfin... il paraît)


Dans 193 Etats au monde, 782 pays, 12687 régions, et même en Corse, le panneau stop s'écrit... stop.

Je vous arrête tout de suite: ne vous attendez pas à ce que la logique cartésienne franchisse les contreforts mongols et himalayens. Soyons plutôt admiratifs de son étanchéité à l'anglais, langue liquide s'il en est.

Enfin, si vous voyez ce panneau de cédez-le-passage, faites comme tout le monde: prenez la priorité, klaxonnez et passez de bonne foi.

Comme la Chine à Copenhague.

mardi 19 janvier 2010

Consommez beau


Si la déprime vous gagne, courez dépenser vos picaillons au Raffles de Dongzhimen. Vous y serez accueillis par un chat mutant d'un beau vert poubelle, deuxième prix de beauté du parti communiste derrière Hu Jintao en 2009. Ses copains le castor rose et le gentil microbe bleu vous accompagneront tout au long de vos emplettes, pour faire de cette journée de shopping un moment inoubliable.

Consommez beau


Si la déprime vous gagne, courez dépenser vos picaillons au Raffles de Dongzhimen. Vous y serez accueillis par un chat mutant d'un beau vert poubelle, deuxième prix de beauté du parti communiste derrière Hu Jintao en 2009. Ses copains le castor rose et le gentil microbe bleu vous accompagneront tout au long de vos emplettes, pour faire de cette journée de shopping un moment inoubliable.

Consommez beau


Si la déprime vous gagne, courez dépenser vos picaillons au Raffles de Dongzhimen. Vous y serez accueillis par un chat mutant d'un beau vert poubelle, deuxième prix de beauté du parti communiste derrière Hu Jintao en 2009. Ses copains le castor rose et le gentil microbe bleu vous accompagneront tout au long de vos emplettes, pour faire de cette journée de shopping un moment inoubliable.

mercredi 13 janvier 2010

Coup de (goo)gueule

Acte 1 : Google c’est le mal. Starbucks du café virtuel, Mac Do du fast-thought, Coca d’informations pétillantes, ses tentacules enserrent le globe et nous enserrent. Google recherche, Google fait de la pub, Google téléphone, c’est le Schtroumf des temps modernes. Quand il s’implante en Chine, ce grand avocat de la liberté répercute la politique de censure du gouvernement. Depuis peu, il s’attaque même au bastion sacré du livre de papier qu’il annihile dans un autodafé de zéros et de uns.

Acte 2 : La Chine, c’est aussi le mal. Un quart de l’humanité que l’ambition prend de rattraper notre niveau de vie, c’est forcément douloureux. En plus, il paraît que la liberté d’expression, rayonnée d’Occident, s’arrête comme Tchernobyl aux frontières du pays. La Chine nous fait presque oublier notre ennemi traditionnel, le pudding anglais. C’est dire !

Acte 3 : Alors quand la Chine attaque Google, qui est la victime, qui l’agresseur ? Le pauvre agneau blanc, aux 1 000 000 de candidatures par an ? Ou l’Empire qui s’éveille ? Lutte au pays des géants – et la terre tremble sous le petit peuple – ou dialectique entre deux maux ?

Heureusement, il reste encore deux actes avant le dénouement tragique. Soyons confiants. Cela nous laisse le temps d’apprendre à manier les baguettes et à ne pas trop réfléchir.

Coup de (goo)gueule

Acte 1 : Google c’est le mal. Starbucks du café virtuel, Mac Do du fast-thought, Coca d’informations pétillantes, ses tentacules enserrent le globe et nous enserrent. Google recherche, Google fait de la pub, Google téléphone, c’est le Schtroumf des temps modernes. Quand il s’implante en Chine, ce grand avocat de la liberté répercute la politique de censure du gouvernement. Depuis peu, il s’attaque même au bastion sacré du livre de papier qu’il annihile dans un autodafé de zéros et de uns.

Acte 2 : La Chine, c’est aussi le mal. Un quart de l’humanité que l’ambition prend de rattraper notre niveau de vie, c’est forcément douloureux. En plus, il paraît que la liberté d’expression, rayonnée d’Occident, s’arrête comme Tchernobyl aux frontières du pays. La Chine nous fait presque oublier notre ennemi traditionnel, le pudding anglais. C’est dire !

Acte 3 : Alors quand la Chine attaque Google, qui est la victime, qui l’agresseur ? Le pauvre agneau blanc, aux 1 000 000 de candidatures par an ? Ou l’Empire qui s’éveille ? Lutte au pays des géants – et la terre tremble sous le petit peuple – ou dialectique entre deux maux ?

Heureusement, il reste encore deux actes avant le dénouement tragique. Soyons confiants. Cela nous laisse le temps d’apprendre à manier les baguettes et à ne pas trop réfléchir.

Coup de (goo)gueule

Acte 1 : Google c’est le mal. Starbucks du café virtuel, Mac Do du fast-thought, Coca d’informations pétillantes, ses tentacules enserrent le globe et nous enserrent. Google recherche, Google fait de la pub, Google téléphone, c’est le Schtroumf des temps modernes. Quand il s’implante en Chine, ce grand avocat de la liberté répercute la politique de censure du gouvernement. Depuis peu, il s’attaque même au bastion sacré du livre de papier qu’il annihile dans un autodafé de zéros et de uns.

Acte 2 : La Chine, c’est aussi le mal. Un quart de l’humanité que l’ambition prend de rattraper notre niveau de vie, c’est forcément douloureux. En plus, il paraît que la liberté d’expression, rayonnée d’Occident, s’arrête comme Tchernobyl aux frontières du pays. La Chine nous fait presque oublier notre ennemi traditionnel, le pudding anglais. C’est dire !

Acte 3 : Alors quand la Chine attaque Google, qui est la victime, qui l’agresseur ? Le pauvre agneau blanc, aux 1 000 000 de candidatures par an ? Ou l’Empire qui s’éveille ? Lutte au pays des géants – et la terre tremble sous le petit peuple – ou dialectique entre deux maux ?

Heureusement, il reste encore deux actes avant le dénouement tragique. Soyons confiants. Cela nous laisse le temps d’apprendre à manier les baguettes et à ne pas trop réfléchir.

lundi 11 janvier 2010

La Chine polie

(Global times, 12/01/2010) A l'académie Jin Tai, Li Zhen vous enseigne l'art difficile de la politesse chinoise. Ou comment utiliser vos baguettes, offrir des cigarettes à vos voisins de table et accepter tous les toasts qui viennent, aussi beurré que vous soyez.

Il y a aussi un cours avancé, que l'article omet de mentionner. La maître initie les adeptes les mieux introduits aux techniques ancestrales du crachat guttural, à l'à-propos délicat d'une ponctualité tout en demi-teintes et même aux stratégies les plus modernes du resquillage l'air de rien.

Un diplôme de survie est délivré.

La Chine polie

(Global times, 12/01/2010) A l'académie Jin Tai, Li Zhen vous enseigne l'art difficile de la politesse chinoise. Ou comment utiliser vos baguettes, offrir des cigarettes à vos voisins de table et accepter tous les toasts qui viennent, aussi beurré que vous soyez.

Il y a aussi un cours avancé, que l'article omet de mentionner. La maître initie les adeptes les mieux introduits aux techniques ancestrales du crachat guttural, à l'à-propos délicat d'une ponctualité tout en demi-teintes et même aux stratégies les plus modernes du resquillage l'air de rien.

Un diplôme de survie est délivré.

La Chine polie

(Global times, 12/01/2010) A l'académie Jin Tai, Li Zhen vous enseigne l'art difficile de la politesse chinoise. Ou comment utiliser vos baguettes, offrir des cigarettes à vos voisins de table et accepter tous les toasts qui viennent, aussi beurré que vous soyez.

Il y a aussi un cours avancé, que l'article omet de mentionner. La maître initie les adeptes les mieux introduits aux techniques ancestrales du crachat guttural, à l'à-propos délicat d'une ponctualité tout en demi-teintes et même aux stratégies les plus modernes du resquillage l'air de rien.

Un diplôme de survie est délivré.

dimanche 10 janvier 2010

Garer sa voiture devant la porte


(Face au Temple du Soleil) Une des anciennes portes Est de la ville paraît petite près des hauts bâtiments qui l'entourent, tenus à distance respectueuse.

Garer sa voiture devant la porte


(Face au Temple du Soleil) Une des anciennes portes Est de la ville paraît petite près des hauts bâtiments qui l'entourent, tenus à distance respectueuse.

Garer sa voiture devant la porte


(Face au Temple du Soleil) Une des anciennes portes Est de la ville paraît petite près des hauts bâtiments qui l'entourent, tenus à distance respectueuse.

vendredi 8 janvier 2010

Au temps heureux où le menu n'existait pas

Hier soir, dîner dans l'inconnu. Au creux d'une contre-allée sombre, l'entrée ne paie pas de mine. A l'intérieur, les murs sont cachés par des paravents couverts de peintures et de citations des Classiques, le plafond est celui d'une hutte basse, la vaisselle de porcelaine sobre.

Que n'aimez-vous pas, demande le serveur? Après trois minutes pour comprendre la question et répondre "les plats trop épicés" (on n'est pas ici pour découvrir), le chef vide son frigo et improvise. On nous apporte, après le thé d'usage: trois grosses boulettes au goût voisin de la paupiette, enrobées de riz gluant et fourrées de jaune d'oeuf, un canard entier (où sont donc les fourchettes?) moelleux et bouilli dans une sauce rouge et claire, des filets de poisson à la cacahuète et des épinards à l'oeuf de cent ans (ça reste des épinards qui ont attendu longtemps) et un plat d'un légume mystérieux, à la forme proche du soja et à la saveur intense et vive.

Au fait, quel imbécile a inventé la carte et le menu que je le crucifie?

Au temps heureux où le menu n'existait pas

Hier soir, dîner dans l'inconnu. Au creux d'une contre-allée sombre, l'entrée ne paie pas de mine. A l'intérieur, les murs sont cachés par des paravents couverts de peintures et de citations des Classiques, le plafond est celui d'une hutte basse, la vaisselle de porcelaine sobre.

Que n'aimez-vous pas, demande le serveur? Après trois minutes pour comprendre la question et répondre "les plats trop épicés" (on n'est pas ici pour découvrir), le chef vide son frigo et improvise. On nous apporte, après le thé d'usage: trois grosses boulettes au goût voisin de la paupiette, enrobées de riz gluant et fourrées de jaune d'oeuf, un canard entier (où sont donc les fourchettes?) moelleux et bouilli dans une sauce rouge et claire, des filets de poisson à la cacahuète et des épinards à l'oeuf de cent ans (ça reste des épinards qui ont attendu longtemps) et un plat d'un légume mystérieux, à la forme proche du soja et à la saveur intense et vive.

Au fait, quel imbécile a inventé la carte et le menu que je le crucifie?

Au temps heureux où le menu n'existait pas

Hier soir, dîner dans l'inconnu. Au creux d'une contre-allée sombre, l'entrée ne paie pas de mine. A l'intérieur, les murs sont cachés par des paravents couverts de peintures et de citations des Classiques, le plafond est celui d'une hutte basse, la vaisselle de porcelaine sobre.

Que n'aimez-vous pas, demande le serveur? Après trois minutes pour comprendre la question et répondre "les plats trop épicés" (on n'est pas ici pour découvrir), le chef vide son frigo et improvise. On nous apporte, après le thé d'usage: trois grosses boulettes au goût voisin de la paupiette, enrobées de riz gluant et fourrées de jaune d'oeuf, un canard entier (où sont donc les fourchettes?) moelleux et bouilli dans une sauce rouge et claire, des filets de poisson à la cacahuète et des épinards à l'oeuf de cent ans (ça reste des épinards qui ont attendu longtemps) et un plat d'un légume mystérieux, à la forme proche du soja et à la saveur intense et vive.

Au fait, quel imbécile a inventé la carte et le menu que je le crucifie?

Coca Song et Ming Cola


(Hangzhou, restaurant fameux pour ses raviolis) Monsieur veut son Coca dans un vase Song ou dans un bol Ming?

Coca Song et Ming Cola


(Hangzhou, restaurant fameux pour ses raviolis) Monsieur veut son Coca dans un vase Song ou dans un bol Ming?

Coca Song et Ming Cola


(Hangzhou, restaurant fameux pour ses raviolis) Monsieur veut son Coca dans un vase Song ou dans un bol Ming?

mercredi 6 janvier 2010

Il paraît ... qu'il fait froid et qu'il neige à Pékin


Diable, diable ! dit-il en se grattant le pied;
Pour un peu on s'croirait à Serre-Chevalier !

Il paraît ... qu'il fait froid et qu'il neige à Pékin


Diable, diable ! dit-il en se grattant le pied;
Pour un peu on s'croirait à Serre-Chevalier !

Il paraît ... qu'il fait froid et qu'il neige à Pékin


Diable, diable ! dit-il en se grattant le pied;
Pour un peu on s'croirait à Serre-Chevalier !

Art par hasard

Sanlitun, quartier d'expatriés animés et animé d'expatriés. Un soir en rentrant, je passe une grande cour vide et monte dans un immeuble en verre, où des groupes d'ombres baguenaudent entre des oeuvres d'art contemporain. Visite non/peu/mal guidée.


Ici, des mauvais esprits pourraient penser que ce sont plus des tabourets que des oeuvres d'art, mais qui sait?


Apparemment, le manager n'est pas là. On comprend mieux l'état des lieux, mais on ne cherche pas à imaginer ce qu'il mange.


Bal de robes fantômes, de pendus, d'exuvies. Un souffle d'air - il manque une valse de Strauss sur un violon fêlé et le cliquetis de squelettes d'un clavecin désaccordé.


Leurs cavaliers de papier paraissent plus avenants. A l'automne, tombent-ils?


Ah non ! Ca c'est les travaux en sortant.

Art par hasard

Sanlitun, quartier d'expatriés animés et animé d'expatriés. Un soir en rentrant, je passe une grande cour vide et monte dans un immeuble en verre, où des groupes d'ombres baguenaudent entre des oeuvres d'art contemporain. Visite non/peu/mal guidée.


Ici, des mauvais esprits pourraient penser que ce sont plus des tabourets que des oeuvres d'art, mais qui sait?


Apparemment, le manager n'est pas là. On comprend mieux l'état des lieux, mais on ne cherche pas à imaginer ce qu'il mange.


Bal de robes fantômes, de pendus, d'exuvies. Un souffle d'air - il manque une valse de Strauss sur un violon fêlé et le cliquetis de squelettes d'un clavecin désaccordé.


Leurs cavaliers de papier paraissent plus avenants. A l'automne, tombent-ils?


Ah non ! Ca c'est les travaux en sortant.

Art par hasard

Sanlitun, quartier d'expatriés animés et animé d'expatriés. Un soir en rentrant, je passe une grande cour vide et monte dans un immeuble en verre, où des groupes d'ombres baguenaudent entre des oeuvres d'art contemporain. Visite non/peu/mal guidée.


Ici, des mauvais esprits pourraient penser que ce sont plus des tabourets que des oeuvres d'art, mais qui sait?


Apparemment, le manager n'est pas là. On comprend mieux l'état des lieux, mais on ne cherche pas à imaginer ce qu'il mange.


Bal de robes fantômes, de pendus, d'exuvies. Un souffle d'air - il manque une valse de Strauss sur un violon fêlé et le cliquetis de squelettes d'un clavecin désaccordé.


Leurs cavaliers de papier paraissent plus avenants. A l'automne, tombent-ils?


Ah non ! Ca c'est les travaux en sortant.

mardi 5 janvier 2010

Nik la police


(Au "Bed", bar logé dans un Siheyuan réaménagé, dans le quartier de Gulou) Pas de crainte à avoir, la culture française s'exporte toujours bien.

Nik la police


(Au "Bed", bar logé dans un Siheyuan réaménagé, dans le quartier de Gulou) Pas de crainte à avoir, la culture française s'exporte toujours bien.

Nik la police


(Au "Bed", bar logé dans un Siheyuan réaménagé, dans le quartier de Gulou) Pas de crainte à avoir, la culture française s'exporte toujours bien.